J'ai commencé à bosser en Italie le 1er septembre et lors de mon premier jour, on me demande un IBAN pour le payement de mon salaire.
Pleine de confiance en l'institution qui est, paraît-il, bien implantée en Italie, je me pointe à la Banque Allemande. N'ayant pas encore de permis de séjour, c'est pas top, mais je tombe sur une banquière un peu démerde qui me trouve une procédure : je signe une dérogation attestant que je suis fiscalement résidente en Italie en attendant mon permis et mon adresse principale reste pour le moment en Suisse. Une difficulté supplémentaire vient du fait que je suis aussi UE (bien) mais comme je déménage de la Suisse pour l'Italie (pas bien), je ne corresponds à aucune case et c'est le bordel. Mais bref. Lucia m'arrange mes trucs, j'ai un numéro de compte, je reçois une carte bancomat bancamat une semaine plus tard, j'ai un code PIN pour l'ebanking et une procédure à suivre.
J'arrive à la maison, j'allume mon ordi, je rentre mon PIN (reçu par SMS), mon numéro de contrat, j'invente un code personnel et bingo, je peux admirer mon solde de 0.00€ sur mon compte.
Comme sur des roulettes. TROP FACILE.
Et c'est là que je fais une erreur. La première. Innocente que j'étais.
Je change d'opérateur téléphonique (ce qui n'est pas l'erreur en soit... quoique...) et je passe mes cartes SIM d'un vieux sony à un encore plus vieux nokia qui me demande de libérer de la place dans mes SMS.
Je les efface donc.
Tous.
Y compris mon code PIN.
Pas de problème, me dis-je, innocente, je vais en redemander un. Mais pas tout de suite, c'est pas urgent, j'ai pas de thune sur ce compte.
Fast forward de quatre semaines.
Je redemande un PIN qui mets 52h pour arriver sur mon nouvel numéro de téléphone et m'installe au PC pour me loguer et tenter de faire mes payements.
Si tu me suis sur twitter, tu as pu assister à un LT fleuri.
Bref, patate que je suis (erreur numéro 2, tu n'as pas le droit à l'erreur, je te dis) j'ai oublié entre temps ce que j'ai mis comme "code personnel" et je bloque mon accès au compte...
21h45, j'appelle le numéro de la banque, disponible jusqu'à 22h pour faire débloquer mon compte. On me demande nom, date de naissance, question de "sécurité", etc.
Ainsi que le numéro qui est au dos de la carte.
Je prends ma carte de bancomat bancamat, la retourne... pas de numéro.
- Non, l'autre carte, pour l'ebanking.
- Mais je ne l'ai jamais reçue
- Alors je vais vous en renvoyer une. Rue Machin-Truc, Lausanne, c'est ça?
- Mais non, j'habite en Italie, Place de Chose.
- Je ne peux pas vous l'envoyer en Italie, j'ai une adresse en Suisse.
- Mais j'habite en Italie.
- Je peux rien faire. Faut passer à la banque.
Là, j'arrive plus à parler italien, je passe en anglais, le mec suit et je lui explique que je vis ici, que je dois payer mes factures, etc, etc.
Il comprend. C'est une discussion de sourds, mais il comprend. Il peut rien faire, mais il comprend.
Le lendemain, je vais voir Lucia à la banque. Elle ne peut pas mettre mon adresse en Italie comme principale, le système bloque l'opération rapport à mon statut temporaire (non, les vigiles ne sont pas encore venus.). Elle me dit: Vas travailler, je vais trouver un truc.
C'était hier.
C'est là que ça devient savoureux.
Ce soir, je rentre chez moi et je trouve un courier de la banque avec ma carte ebanking.
Postée le 7 septembre à Milan, envoyée en Suisse et arrivée en Lombardie le 7 octobre.
(J'ai presque envie de mettre en rouge en plus d'en gras, tu en penses quoi?)
Joli, non?
Pleine d'un espoir nouveau, je rappelle la hotline, on recommence: nom, date de naissance, question de "sécurité", etc. je lui explique que je viens de recevoir la carte après un mois, etc.
Et là le mec me dit:
- Ah, mais une nouvelle carte a été commandée hier, elle va arriver, celle que vous avez n'est plus valable.
- (moi, pleine d'espoir et d'innocence, pensant que Lucia a réussi à démerder ces histoires d'adresses) Oooh, elle arrive à mon adresse en Italie?
- Non, non, elle a été envoyée à Lausanne.
- Donc je vais devoir attendre un mois et je ne peux pas utiliser mon compte en ligne pendant encore un mois? C'est ça?
- Exact. Mi dispiace.
Voilà, c'est tout.
Tu peux de foutre de moi, maintenant.