Villa di delizia.

Voilà, je suis de nouveau dotée d'un ordinateur. La mise à jour de Windows 8 à 8.1 fut la mise à jour probablement la plus pénible de toute l'histoire des mises à jour de Windows - c'est pas peu dire - mais je suis maintenant à nouveau pourvue d'un menu "démarrer". Yeah.

Photo mignonne en attendant de rentrer dans le vif du sujet.

Je n'ai pas encore entrepris de copier mes fichiers du vieux laptop - qui, aujourd'hui dépourvu de ventilo, ne fonctionne que dans le frigo - car j'ai l'espoir de trier, re-classer et renommer au besoin tout fichier avant de le transférer. Et bien ce n'est pas une mince affaire.

Bref. Donc je peux à nouveau bloguer.

Il y a juste deux trucs qui m'agacent un peu, sur mon nouveau joujou: la touche espace qui couine un peu et le touchpad décentré par rapport à l'ordinateur à cause du pavé numérique. Mais je vais m'y faire.

Comme je vous en faisais part il y a quelques temps, je ne vis pas en Italie, mais en Brianza. Tout de suite, ça pète moins, mais il faut faire avec ce que l'on a et, en creusant un peu, on y trouve des choses plutôt intéressantes.

Pendant longtemps, la région servait aux riches milanais de lieu de villégiature, fuyant la ville lors des semaines d'été trop chaudes. Aujourd'hui, les riches milanais se dorent probablement la pilule sur une île au milieu du Pacifique, mais disons que cela explique pourquoi chaque bled a au moins une "villa", appelée "villa di delizia", qui s'assimile plus souvent à un petit château qu'à une maison de vacances. La plupart de ces villas d'ailleurs ne sont plus généralement dédiées uniquement à la famille, mais servent souvent de centres de congrès, se louent pour des mariages, etc. et sont parfois propriétés de grands groupes. A part "mon" proprio, apparemment, qui a suffisamment de thune pour payer les trois gars qui s'occupent en permanence de la maison, ne jamais y être et ne pas avoir besoin de la louer à des tiers. Mais je m'égare.

Donc depuis quelques années, il semble qu'il y ait de plus en plus d'initiatives locales de re-découverte de ces villas, avec des visites "touristes à km 0" organisées un peu partout. Et récemment, nous sommes allés visiter la Villa Gallarati-Scotti située à Vimercate, une petite ville brianzolaise - d'ailleurs fort charmante... et dotée d'un bon resto sushis, qui l'eût cru?

J'ai tout bien écouté ce qu'a raconté la dame, mais ce serait probablement un peu long et chiant et décousu si j'essayais de rapporter ici tout ce dont je pense me souvenir.

Mais en gros, construction fin du 17ème, restructuration très importante au 18ème, d'abord essentiellement d'inspiration baroque, cette villa est aujourd'hui néo-classique. Les principales modifications au niveau de la structure globale est une ouverture de la partie avant de la villa, de la cour, etc. et au niveau des intérieurs, une "sobrification" de la décoration, influencée par la domination autrichienne de l'époque.

Pour ce qui est des extérieurs:

Avant

Après

En gros, tous les bâtiments qui entouraient l'entrée ont été rasés et la partie centrale a été "nivelée" pour qu'il y ait trois étages sur toute la largeur. Le tout a été orchestré par Simone Cantoni, architecte tessinois, qui s'est fortement inspiré de la Villa Reale de Monza, alors en construction. On y retrouve donc "l'austrian touch" qui caractérise les villas de la région - mais attention, n'allez pas leur dire que l'escalope milanaise est un vulgaire schnitzel, le lombard le prendra plutôt mal.

Assez de blabla, on finit la visite en images. Le jardin vaut le détour: Il a été conçu de façon à faire oublier le monde extérieur - et c'est assez réussi. Même s'il a fallu il y a un demi-siècle y planter des arbres supplémentaires pour cacher la vue, anciennement sur les pré-alpes, aujourd'hui sur un grand bâtiment industriel un peu moins bucolique.

Relique baroque sauvée des eaux relatant le parcours de vie du proprio et pourvu de nombreuses allégories.

Relative sobriété habsbourgeoise.

Parc hors du temps et de l'industrialisation.

Poseuse néoclassique supposée représenter une saison (difficile à déterminer: elles sont les quatre à poil)

Celle-là, c'est juste pour la lumière.

C'est là que nos pauvres riches se tapaient des barbecues. La structure était pourvue de "jeux d'eau" qui aspergeait les convives de façon aléatoire.

Bon, je me bats toujours avec mon touchpad, mais ça va déjà un peu mieux. La visite était rapide, mais j'espère qu'elle vous a plu. Il y aura d'autres visites durant l'été et nous essayerons d'y aller et faire les touristes chez nous.