Canzo, Côme.

Dimanche, nous avons inauguré, un peu tardivement, notre saison de randonnée.

Nous avons acheté une boussole (un peu trop bon marché et qui s'avère indiquer le Nord à l'Est) et une carte de la région Lecco-Côme. On s'est décidés pour Canzo comme point de départ, qui se trouve à une bonne trentaine de kilomètres de notre bled italien. 

En effet, il faut savoir que oui, les sentiers sont balisés, mais de façon un peu fantaisiste. Il faut oublier le Wanderland à la Suisse avec ses multiples panneaux jaunes et ses itinéraires remis à jour chaque année qui font qu'il faut vraiment chercher pour se perdre. 

Résultat: des années de randonnées en Suisse ont fait de nous de beaux assistés.

Démonstration: en vert, l'itinéraire que nous avions l'intention prendre, à savoir environ 5 km pour 850m de dénivelé qui suit sagement les courbes de niveau. En rouge, l'itinéraire que vous avons pris,  700m de dénivelé au total dont 500m sur seulement 2 km - que nous appellerons les Deux Kilomètres de la Mort qui Tue avec 25% de pente en moyenne.

Carte prise sur map.wanderland.ch

Sur ce tronçon, zéro photo. J'ai en effet eu besoin d'avoir les bras libres pour l'équilibre et par moment de mes mains pour me hisser sur les rochers. Le tout par un bon 32°. Autant vous dire tout de suite qu'on n'a pas avancé rapidement.

Le début du trajet était très bien indiqué, les marques rouges et blanches étaient fraîches.

La partie basse était pas mal fréquentée, beaucoup de familles. Les Italiens sont friands d'agritourisme, ceci expliquant cela.

Les routes sont pavées et la Vierge Marie présente à chaque virage, ou presque.

Puis on s'est fait eu.

Il est où le chemin ? Il est lààààà !

Le chemin hyper facile est devenu un peu plus raide.

C'était assez dépaysant par rapport à nord des Alpes: on était bas en altitude, mais c'était déjà très rocailleux, avec beaucoup de végétation. Une espèce de mix de forêt, de Jura et de haute montagne.

Ça grimpe, hein?

C'est à ce moment-là que ça a commencé à monter sérieusement, pour deux bonnes heures environ, et que j'ai rangé l'appareil photo.

A force de monter et de monter sans croiser personne et à force de se dire que non, on ne va pas faire demi-tour parce que y'a pas moyen qu'on redescende ça, on est tombé sur un couple de randonneurs, assis, également très perplexes. Ils étaient déjà venus marcher dans le coin et semblaient savoir où ils allaient, mais ils ont aussi raté la bifurcation et se sont retrouvés malgré eux à se taper les Deux Kilomètres de la Mort qui Tue. On s'est motivés parmi et on s'est remis en route. Une bonne demie heure plus tard, on croise un couple - en descente - qui nous explique où on s'est broutés et que si on monte encore une vingtaine de minutes, on peut bifurquer à gauche (en rose sur la carte) et redescendre par un chemin pas trop raide et retrouver notre parcours initial.

Bref, finalement et chaudement, nous sommes arrivés là.

Et oh surprise ! Que vois-je ? Un panneau !

Avec en haut tables et grills.

Et une vue pas dégueu.

On est redescendus, en suivant les indications, toujours un peu aléatoires, et nous finalement arrivés à bon port. J'avais presque envie de prendre ma voiture dans les bras tellement j'étais contente de la retrouver  - mais elle est sale.

Un truc qui m'a un peu irrité tout de même c'est que sur la descente, on a croisé zéro panneaux indicateurs, mais au moins une bonne quinzaine de panneaux flambant neufs et totalement inutiles indiquant Riserva Naturale Sasso Malascarpa. 

Su-per.

(Chouette coin, cela dit, et on va y retourner.)