Au sujet d'Octobre Sobre.

Pas de bras, mais plein de bière

Il paraît qu'il faut que je parle d'Octobre Sobre - le mois n'est pas tout à fait fini, mais je suis d'humeur à bloguer ce matin.

Que vous dire? En 2007, j'ai décidé de faire un test et de ne pas boire pendant un mois. C'était à la fin de l'été, j'ai donc décidé d'attendre octobre... pour la rime. Je n'ai donc pas bu pendant un mois, puis j'ai remis ça en 2008. 2009 fut une année particulière, quasiment 2009 sobre, avec vacances à Lisbonne en octobre, j'ai donc allègrement picolé du rouge à 5€ le litre et des verres de Porto de 2dl pendant quelques jours et ce sans aucune culpabilité.

Cette année, j'ai remis ça.

Alors, pourquoi? Ce n'est pas très original, depuis que je fais Octobre Sobre, je me suis rendue compte que plein d'autres gens le font - quoique la préférence semble aller à février, parce que c'est plus court. Je ne sais pas pourquoi d'autres décident de ne pas boire pendant quelques semaines, mais pour moi, c'était avant tout un test.

Jusqu'où gère-t-on sa consommation d'alcool? On entend souvent mais je ne bois jamais tout seul comme preuve absolue que l'on est pas alcoolique.

Ben moi non plus, je ne bois jamais toute seule. Mais une semaine pas si anormale, ça pourra être un verre de pinard au resto avec Jamy le mardi, 3 hectolitres de bière avec Funambuline le mercredi, peut-être un petit apéro rapide avec je sais pas qui le jeudi, une bonne bouffe (à deux) avec une bouteille (à deux) le vendredi et une sortie entre potes avec apéro et/ou bouffe arrosée et/ou cocktails. Alors il est assez rare que toutes ces occasions se cumulent, mais c'est une semaine pas si exceptionnelle.

Et bien, ça constitue une quantité d'alcool non négligeable.

Donc ne pas boire pendant un mois, c'est un test.

Et je dois dire que c'est assez facile, donc jusqu'ici, tout va bien.

Concrètement, qu'est ce que ça change?

Diverses choses, pèle-mèle.

1) N'étant pas fan des boissons sucrées, si je me retrouve dans un bar, j'ai comme choix le jus de tomate, la bière sans alcool et l'eau minérale. Et autant la bière appelle la bière, quand tu as bu deux jus de tomate et un demi litre d'Henniez, l'intérêt du bar est bien moins évident. Et quand quelqu'un lance "On en reprend une?", ça tue un peu.

2) Mais qu'est-ce qu'on est cons quand on a bu. Et sans être vraiment bourrés, hein. Le truc, c'est que si tu bois trois bières et que tes potes ont bu trois bières, tout le monde est persuadé d'être parfaitement sobre et lucide et que les autres le sont aussi - parce que c'est rien, trois bières. Et que le volume sonore de la conversation - intelligente et structurée, évidemment - est adapté. Si tu ne les as pas bues, ces trois bières, et bien tu réalises que tu dis probalement déjà pas mal de conneries, après trois bières, et que si tu penses être terriblement witty et spirituel, c'est probablement que tu es déjà lourd.

3) Quand approche la fin du mois, je ne me réjouis même pas plus que ça. La modération me sied au teint, à la forme et au moral. J'ai eu la pêche tout le mois, j'ai profité de mes dimanches, je me suis réveillée rose et lisse et pas bouffie tous les jours du mois. La gueule de bois ne me manque pas, l'haleine de phoque non plus. Et ce que j'ai remarqué les deux premières années, c'est que je retrouve le plaisir de boire un verre (de bière, de vin), mais que l'ivresse ne m'intéresse pas plus que ça. D'ailleurs, ça m'a tenu un moment, les dernières fois. Surtout novembre-décembre, les mille apéros et petits noyelles, c'est déjà lourd à la base, mais là, c'est encore pire. Donc non, je ne compte pas les jours jusqu'au 1er novembre.

4) Sur le physique: la première année, j'avais perdu 3 kg pendant le mois, en bouffant du chocolat tous les jours. Cette année, pas de perte de poids significative, mais bonne mine et surtout bye-bye pas mal de cellulite. C'est impressionnant, je crois que - du moins chez moi - c'est le facteur numéro 1 - après être une usine à oestrogènes, probablement

5) Economisé environ 100.- que j'ai du coup dépensé le coeur léger chez Chmeu.

6) J'ai quand même profité des terrasses et d'une bonne vieille Feld sans alcool dès qu'il a fait beau, je ne suis pas restée enfermée chez moi à bouder sous prétexte que si je sors, je peux pas boire.

Voilà, c'est tout ce qui me vient à l'esprit pour le moment.

EDIT: je remarque maintenant (36h plus tard) que la dame de la photo n'a qu'un bras et que pourtant, elle porte 6 litres de bière dans des gros verres. Je dis respect.