Obama a gagné, c'est bien. Plus de Bush, une nouvelle administration qui sera probablement moins prompte à bomber tout ce qui bouge et brûler un max de pétrole, yadiyada, c'est positif.
Mais ce matin, tout ce que j'ai entendu à la radio, c'est des grands termes du genre ère post-raciale, "les Etats-Unis ont guéri la blessure de l'esclavage", c'est un jour historique, yadiyada encore.
Ce qui me gonfle, là-dedans, c'est un peu la même histoire que quand une femme fait quelque chose de typiquement masculin - genre de la politique ou de la science ou a du succès - ça parle facteur femme, on s'interroge sur ses capacités en tant que femme, si le fait qu'elle soit une femme l'a fait gagner ou au contraire lui a porté préjudice, etc. Quand j'entends ce genre de discours, autant je vais être contente qu'une femme compétente ait été mise à tel poste à responsabilités, autant ça me fait chier, parce que ça me rappelle à chaque fois que ce n'est pas encore normal qu'une femme soit présidente des Etats-Unis, CEO ou prix Nobel de physique et que ce n'est pas demain la veille que ce sera le cas.
J'ai ressenti la même chose ce matin.
Les challenges qui l'attendent, le merdier que l'administration Bush a foutu, l'Irak, l'Afghanistan, mon cul la crise, non, pas un mot. Alors oui, c'est le premier président noir, oui, c'est historique, mais passons au plus important, will you?
Ere post-raciale.
Ouais, c'est ça.
Sorry, Obama. Peut-être que le 102ème président des Etats-Unis sera asiatique ou indien*. Et peut-être que ce jour-là, 0n ne remarquera même pas qu'il n'est pas blanc.
Nan pis pour ce qui était de desservir la cause des femmes... Palin? J'en reviens toujours pas de ce boulet.
* franchement, un Indien, ce serait un sacré pas dans l'histoire américaine, non?