Guide de survie de conduite californienne (part two)

Cette note fait suite à celle-ci.

Passons à la partie conduite à proprement parler.

Il existe tout de même quelques différences passablement importantes. 

En Suisse on échange le permis de conduire des Américains sans cours ni test. En Italie, non, il faut repasser le permis sur place. Ce qui est assez juste, à mon avis. Enfin, pas forcément tout faire repasser, mais enseigner les différences importantes - expliquer la priorité de droite ou comment on utilise un giratoire, au hasard - et faire un peu de pratique.

Mais je digresse. Donc, oui, donc quelques différences de conduite. Je ne sais si toutes ces règles sont valables hors de la Californie (où j'ai passé mon permis), mais je suppose que la plupart le sont. Si jamais, pour plus d'information, on trouve le manuel du conducteur téléchargeable sur le site du DMV Californien. Gratuit. Prends ça dans les dents, service des automobiles et de la navigation.

Tout d'abord, les autoroutes : il y a beaucoup de voies et ça change un peu la donne.

La voie de gauche est souvent réservée au HOV (high occupancy vehicle), c'est-à-dire au covoiturage. Les voies sont généralement indiquée par des panneaux (qui va aussi dire si on parle de 2+ ou 3+ occupants) et/ou par les losanges peints sur la voie. L'interdiction peut être réservée aux heures de pointes.

Sur une autoroute à 6 voies dans chaque direction, changer de voie à l'italienne à la dernière minute peut-être un peu délicat, et avec toutes ces voies, ça fait juste une chiée de flèches et de panneaux. C'est bien indiqué, il faut juste être un peu attentif.

Par exemple, dans le cas ci-dessous, les trois voies de gauches sont réservées à ceux qui vont à Pasadena et chacune des voies de droite correspond à une seule direction. 

Emprunté au Interstate Guide.

Les sorties d'autoroute dans une ville correspondent généralement à une rue et sont également numérotées (avec éventuellement une lettre, 24A, 24B,...)

Les panneaux jaunes indiquent qu'il faut faire attention (à un virage, une école, une limitation de vitesse, une route fermée, etc) et dans notre cas qu'il y a un changement quelconque dans le trafic. Sur l'autoroute, on voit des obligations du genre: thru traffic merge left - si tu veux continuer sur l'autoroute, mets-toi sur une voie plus à gauche,  exit only - si t'es sur cette voie, tu dois prendre la sortie, etc.

Sinon, une autoroute est une autoroute, je ne sais pas trop quoi dire de plus. En général, je trouve les Californiens assez civils sur la route, à défaut de savoir conduire.

Similairement, sur les routes "normales", on peut trouver des indications comme right lane must turn right et left lane must turn left. Cela indique simplement qu'il est obligatoire d'obliquer si on se trouve sur une de ces deux voies. 

A moins qu'indiqué autrement - No turn on red, on peut tourner à droite quand le feu est rouge. Tranquillement, hein, les piétons sont prioritaires. 

Pour tourner à gauche également, il n'y a pas forcément un feu dédié, on passe quand c'est vert pour aller tout droit. Il faut donc faire ce qu'ils appellent un "virage non protégé" en s'avançant aux deux tiers dans l'intersection, mettre son clignotant et attendre que le trafic qui va en ligne droit passe et tourner. Pas de stress, même si le feu repasse au rouge alors que vous êtes encore coincés au milieu de la route, on vous laissera passer. Et un panneau indiquera également qu'il est interdit de tourner à gauche.

Plus généralement, si le feu est "plein" - sans flèche dessinée - c'est qu'il n'y a pas de feu attitré pour tourner à droit ou à gauche. 

Les fameux U-turn: on peut faire demi-tour aux intersections, à moins qu'indiqué autrement, à condition de se mettre sur la voie la plus à gauche, évidemment. 

Une indication qui m'a perturbée pendant un moment jusqu'à ce que je percute, c'est le PED XING pour "pedestrian crossing". Entre ça et le "thru traffic" pour "through traffic", faut pas de plaindre si les gens ne savent plus écrire.

Sinon, aux intersections, il n'y a pas de priorité de droite. Quand on arrive à un stop, il est indiqué sous le stop s'il s'agit d'un croisement à deux, trois ou quatre stops et c'est premier arrivé-premier passé. Et on fait ses stops - enfin, je le dis pour moi qui ai un peu tendance à les faire à l'italienne, à savoir à les traiter comme des cédez-de-passage.

En règle générale, il faut faire attention à ne pas croiser le chemin des autres, donc à bien choisir sa voie et si on est dans la voie plus à gauche, rester dans la voie la plus à gauche après avoir bifurqué, rester dans la deuxième voie si on vient de la deuxième, etc.

Sinon, les lignes au centre de la route, c'est standard, on peut dépasser si c'est "traitillé", on peut pas dépasser si c'est une ligne continue. Par contre, attention, il est autorisé de couper une double ligne pour rentrer dans une allée, par exemple. Il existe aussi des zones au centre de la route délimitées par deux lignes doubles jaunes entre lesquelles on peut s'arrêter pour pouvoir tourner à gauche.

Sinon, pèle-mêle:

- On ne s'arrête pas là à côté d'un trottoir peint en rouge. Jamais. C'est mal. On ne s'arrête pas, on ne se parque pas, on n'ose à peine ralentir. Les bleus non plus, c'est réservé aux handicapés. Sinon y'a du jaune, du blanc, du vert, mais on s'en fout un peu.

- Les intersections sont par défaut des passages piétons, même s'il n'y a pas de marquage explicite.

- C'est des malades des distances de sécurité : à l'arrêt, à un peu par exemple, il faut laisser assez de distance pour voir le bitume entre soi et la voiture devant. 

- Les bordures de routes sont généralement utilisables pour se parquer, à moins qu'indiqué autrement, parfois dans certains tranches horaires et parfois les pistes cyclables se transforment en parking la nuit.

Voilà, je crois que j'ai fini.

C'était long et chiant. Si j'ai oublié quelque chose que vous estimer important, faites-le moi savoir dans les commentaires. Ou si ça vous a rendu service, que j'ai l'impression d'avoir fait ça pour quelque chose...