lundi 18 mai 2009

Comment réagir face à l'homophobie?

Lors de ma lecture bloguesque du jour, j'ai appris qu'hier était la journée mondiale contre l'homophobie. Djou a demandé à ses gentils amis blogueurs BD de dessiner sur le sujet. Le résultat est ici.

Pour en revenir au titre... Je ne sais pas comment réagir... aux propos homophobes.

Noël, repas familial. Je suis assise à côté de mon grand-père, patriarche qui va sur ses 90 ans rescapé d'un cancer et quelques sièges plus loin, mon père.

Je n'ai plus aucun souvenir de comment la discussion a viré sur le sujet de l'homosexualité, mais 5 mois plus tard, je suis encore abasourdie par ce que j'ai entendu ce soir-là.

Mon grand-père, ça le dégoûte d'imaginer ce qu'ils font dans un lit, il préfère ne pas être dans la même pièce que ces gens-là de peur de devenir pareil, il trouve ça dégueulasse.

Ma première pensée a été de d'asséner un simple la s******e n'est pas l'apanage des couples homosexuels, mais l'esprit de Noël, merde, et je me suis simplement contentée de poser ma main sur son avant bras en lui disant que "ça" ne se transmettait pas et que ce n'est pas une maladie tout en me disant que c'est un peu trop tard pour qu'il change d'avis, surtout qu'il a des "épisodes" depuis pas mal de temps déjà.

Pendant ce temps, à l'autre bout de la table, mon père. Je me doutais qu'il n'était pas d'une tolérance folle - no pun intented - mais je le voyais plutôt genre homophonbe-passif-agressif, le genre "commun" qui n'est pas à l'aise mais sans être franchement dérangé, du genre qui fait des gags de savonnettes et amateur d'imagerie saphique, quoi.

Mais le voilà qui s'agite et pousse des grandes braillées outrées. Je pensais les avoir toutes entendues, mais je dois dire que sur ce coup-là, j'ai été sidérée.

"L'argumentation", en gros, était la suivante:

Ces pédales, c'est dégueulasse, si on les laisse faire l'armée on devrait les faire dormir à part, on en avait une et on devait dormir dans la même chambre, utiliser les mêmes douches, ces pédales, c'est dégueulasse, qu'ils dorment avec les femmes.

Je ne crois pas que c'était plus "consistant" que cela et il a bien retourné le sujet - l'armée, les chambres à part, etc . - pendant 5 bonnes minutes.

J'ai tenté de protester, je crois bien avoir essayé d'expliquer que ce n'est pas parce qu'un homme est attiré par les hommes qu'il va en vouloir à son cul à lui et à tous les culs de la caserne en général, que si on partage les vestiaires par genre, c'est parce qu'on est anatomiquement pareils et pas par attirance; que les femmes ne voudraient certainement pas d'un homo dans leur vestiaire parce que c'est un homme, que ce n'est pas écrit sur le visage et qu'il s'est certainement changé un côté d'un gay plus de fois qu'il en est conscient et qu'il ne lui est rien arrivé, mais bref... Impossible d'en placer une et de lutter contre tant de connerie(s) en un bloc.

Heureusement le reste de la tablée était plutôt du genre - mais laisse vivre les gens comme ils veulent - mais reste que j'en reviens à ma question: quelle est la bonne réaction?

13 commentaires:

  1. J'ai aussi une bonne partie de ma famille qui est de droite-homophobe, j'en suis d'ailleurs pas très fier. :-(

    Ma théorie est de ne pas parler au bornés, les causes perdues me fatiguent personnellement. Faut bien entendu avoir le caractère pour ronger son frein et se la fermer. Ou alors avoir quelqu'un avec soit qui a le caractère suffisant pour dire "je vous emmerde" à l'homophobe familial (coucou chérie!), ambiance garantie. :-)

    Sinon, si tu veux un exemple à gerber : http://www.udc-valais.ch/?p=854

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  2. Chez moi c'est plutôt le contraire, on est tellement entourés d'homos dans la famille et amis, qu'il n'y a plus de remarques déplacées depuis bien longtemps.
    Même ma grand-mère, 85 ans, bigotte comme une bonne soeur, a mis son incompréhension de côté pour inviter chez elle régulièrement les petits copains de mes cousins. Mais ça a pris du temps, et elle prie beaucoup pour eux :-)

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  3. gael > bah, ça vient bien finir par sortir de forme plus "spontanée" la prochaine fois que ça repartira sur le sujet...

    doremi > je me dis qu'il a du bien baliser pendant les 5 ans où je ne lui ai pas présenté de petit copain...

    (pauvre grand-mère...)

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  4. De mon côté, autant en famille qu'au boulot, j'ai habitué mon entourage à m'entendre les interrompre (plutôt sèchement)dès que je les sens commencer une phrase du genre homophobe, raciste, etc. Du coup ils s'abstiennent un peu (seulement un peu) de le faire devant moi.

    C'est ça ou comme dit Gaël, je me plonge dans mes pensées (ou lecture, ou TV) et je laisse tomber.

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  5. ah moi j'en entends au boulot. Genre un collègue tout désarçonné d'apprendre que tel politicien est gay.
    Ma réaction c'est simplement de dire "Et alors ?"

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  6. OPA > si tu la vois venir, mais si tu es pris de court? Genre ma petite saynète?

    Raph > Même question qu'OPA? L'argument de l'armée et de dormir avec les femmes? C'est tellement prodigieusement crétin que je n'y vois pas de réponse... enfin, d'argument rationnel efficace.

    A part "t'es trop con".

    Ah ouais, pas mal, ça.

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  7. Ton papa possède, pour une même prononciation, plusieurs sens différents?!?!? Et ceci a la caractéristique d'être passif-aggressif?!?! Bon, j'ai pas tout compris mais au moins, j'aurais appris le mot "homophonie" aujourd'hui! ;-)

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  8. Ce n'est pas une vraie solution, mais aller voir "Milk" et encourager d'autres personnes à aller le voir c'est déjà pas mal. ça ne "soignera" pas les homophobes purs et durs, qui de toute manière n'iront pas le voir, mais ça permet à ceux qui pensent que l'homophobie est moins importante aujourd'hui qu'on en est en fait jamais très loin.

    Et sinon, dans mes obligations familiales, c'est un raciste avec lequel j'ai à faire, un qui se dit non-raciste et tolérant, un qui a voyagé et est cultivé. C'est encore plus flippant de l'entendre énoncer des théories sur la "destruction de la planète par ces africains qui procréent trop" !
    J'ai tenté de parlementer, de me fâcher, d'être didactique, etc... rien n'y fait. Finalement je ne lui adresse pratiquement plus la parole et ne lui la laisse plus non plus après 4 verres de vin. Heureusement que ce n'est qu'une fois par année.

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  9. Mu > Rhooo.... le b est à côté du n... C'est corrigé :-)

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  10. fun > Ben disons aussi que la liste des sujets "non dangereux" devient de plus en plus limitée avec les années... Ça devient périlleux.

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  11. Perso, je laisse très vite tomber quand il faut raisonner les extrémistes et intolérants de toute sorte... J'exprime une fois mon avis, et je me tire.
    Sinon, je suis d'avis que moins on fait de pub à ces allumés puants que sont l'UDC, mieux c'est. Par exemple, le hit que j'ai fait en suivant ton lien sur le site des jeunes lobotomisés valaisans, c'est 1 hit de trop...

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  12. Syklop > Tu te tires même le soir de Noël? Avant le dessert?

    (Ouais, tu as raison pour le clic de trop...)

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  13. Surtout le soir de Noël : Ca me rend encore plus susceptible.
    Mais bon : Ca dépend du dessert. Des fois je me tire pas loin et je reviens après...

    Mais bon : J'ai la chance de fêter Noël avec de segns qui ne sont ni homophobes ni de l'UDC. Ca limite le risque.

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