Too much information - le retour du retour.

Le 1er septembre 2010, j'ai parlé pour la première fois du mirena avec pour but de faire part de ma propre expérience. Au moment de me décider, j'ai bien entendu cherché des témoignages sur le net et ne suis tombée à peu près que sur des histoires affreuses. C'est pourquoi j'ai voulu essayer d'apporter un témoignage plus nuancé. Beaucoup de femmes prennent la pilule parce qu'on ne leur a jamais proposé autre chose, n'en sont pas vraiment satisfaites et ne savent pas trop quoi penser devant le choix actuel de moyens de contraception.  Si cette série de notes permet à une poignées de femmes à faire leur choix, ce sera gagné!

Je ne vais pas refaire en détail l'histoire de la pose et des premières semaines.

C'est ici que je préviens mon lecteur égaré que je vais parler d'utérus, de règles, de douleurs, de stérilet DIU, de cycle, d'hormones. Si ces sujets te gênent, ne viens pas te plaindre ensuite. 

Je pensais faire un billet à pose + 6 mois, mais j'avais l'impression que mon corps n'était pas encore tout à fait habitué. J'en suis maintenant à pose + 9 mois et je pense avoir atteint mon rythme de croisière.

Un bref récapitulatif.

Le mirena est un sterilet hormonal qui offre une excellente protection contre les grossesses avec un taux minimal d'hormones (délivrées au "coeur" du problème) et qui a pour effet secondaire assez fréquent de faire disparaître les règles. 

C'est un stérilet qui peut être posé à une femme n'ayant pas eu d'enfant - est-il nécessaire de le répéter?

La pose est douloureuse, mais surmontable. Le premier mois, rien ne s'est passé. Les deux mois suivants, l'arrêt des œstrogènes s'est fait sentir: poussée de boutons, perte de cheveux assez importante. Grosse panique, forcément, mais ces effets - s'ils surviennent - sont transitoires. J'ai respiré un grand coup et décidé de faire confiance. A raison. Après quelques semaines, mes cheveux ont gentiment recommencé à reprendre du poil de la bête. Après 9 mois,  ils ne sont pas aussi beaux qu'avant, mais j'ai confiance que ça va continuer à s'améliorer. Les poussées d'acné (localisées sur le mention uniquement) se sont faites plus rares et se sont limitées à la deuxième partie du cycle. De plus, je peux utiliser une crème à la vitamine A, très efficace contre l'acné, mais dangereuse pour un foetus... Après 9 mois, les poussées sont vraiment minimes et n'interviennent que 2-3 jours par mois. Il faut surtout dire que la pilule que je prenais avant me faisait une peau magnifique... J'ai quelques imperfections, mais c'est pas la mort. Je n'ai pas vu de différence au niveau de la pilosité (ouf).

Bon, nous avons vu que je n'ai pas été défigurée, passons maintenant au plat de résistance: le cycle.

Mon cycle s'est stabilisé à 35 jours. Les 6 premiers mois, j'avais deux jours de spotting au milieu de cycle pendant l'ovulation, mais ça a fini par disparaître. Mes "règles" ont duré assez longtemps, une dizaine de jours, mais s'apparentant plus à du spotting intermittent qu'autre chose. Pas génial pour avoir une vie sexuelle spontanée, c'est vrai, mais sur un cycle de 35 jours, ça ne fait pas tant en fait. Après 9 mois, je crois que l'on peut dire qu'elles ont disparu. Deux jours de spotting ultra léger et c'est tout. Deux jours. Si ça se stabilise comme ça, c'est joie, bonheur et félicité. Je conseille de noter l'évolution du cycle, par exemple à l'aide d'un petit calendrier pour smartphone genre mydays. Ce genre d'applications est prévu pour les femmes souhaitant tomber enceinte (ô ironie!) mais reste pratique pour noter ovulation et règles, ce qui aide pour suivre l'évolution de son corps lors d'un changement hormonal de ce type.

Parlons aussi de syndrome pré-menstruel.

Les premiers mois, mon SPM était assez lourd, sautes d'humeur, crampes abdominales assez importantes, fringales, toutefois moins important que sous pilule. Après 9 mois, mon SPM est quasi inexistant: pas de changement d'humeur ni d'appétit de tout le mois. Au niveau physique, quelques douleurs abdominales plutôt légères, ventre gonflé et un peu douloureux, mais infime par rapport à avant (que ce soit avec ou sans pilule), donc pour quelqu'un qui a passé des jours et des jours prostrée dans son lit bouillotte sur le ventre, 2g de dismenol dans chaque chaussette, à grelotter, avec des nausées affreuses (oui, même sous pilule), c'est une libération.

Pour ce qui est de la vie sexuelle, sans rentrer dans les détails:

J'ai l'impression qu'il a fallu de très nombreuses semaines pour que le col redevienne insensible. Il est possible que ce soit partiellement psychologique: peut-être que craindre que le stérilet rende la chose douloureuse contribue à une tension qui fait que ça peut être douloureux... Mais après quelques mois, il n'y a plus aucune gêne. Les sensations sont différentes, surtout au début, il faut se laisser le temps redécouvrir son corps après ce changement hormonal important. Normalement, l'homme ne doit pas le sentir, si c'est le cas, c'est que le fil n'a pas été coupé assez court. Pas de changement notable de libido.

Et évidemment, il n'est plus nécessaire de prendre une pilule tous les jours et c'est aussi très libérateur. Ce qui permet de vraiment faire confiance à sa contraception qui n'est plus tributaire de la constance de la prise. Pour une femme qui voyage, c'est encore plus pratique, car pas de risque de s'embrouiller avec le décalage horaire!

J'en chiais sans pilule, j'en chiais sous pilule. Je me sens beaucoup plus légère maintenant, je ne regrette pas mon choix du tout. Et la disparition (que j'espère effective) des règles est la cerise sur le gâteau.

Donc à pose + 9 mois, je suis toujours enchantée.

Je conseillerais aux nouvelles utilisatrices septiques d'être patientes. Quand on a pris des œstrogènes pendant 15 ans, il faut laisser au corps de temps de recommencer à les produire tout seul et retrouver un cycle "normal". Et cela peut prendre du temps.